« Le public a bien compris qu’il faisait partie du spectacle »
La Coupe du monde de rugby 2023 est marquée par une explosion de créativité parmi les supporteurs. Déguisés en des personnages aussi variés que le pape, Pinocchio, ou même vêtus simplement de slips de bain, ces aficionados du rugby rivalisent d’ingéniosité dans le choix de leurs tenues pour les matches.
Pierre Beyne-Markarian, accompagné de ses amis originaires de Brive-la-Gaillarde, a arboré une réplique des célèbres lunettes du sélectionneur Fabien Galthié et un polo spécialement conçus pour l’événement lors des matchs de la France contre la Nouvelle-Zélande et l’Italie. Un geste qui a suscité des réactions enthousiastes dans le stade et sur les réseaux sociaux. Cette attention portée à l’habillement crée une émulation, transformant les gradins en un spectacle vivant, loin des traditionnels maquillages tricolores.
Les supporteurs sud-africains, quant à eux, adoptent une approche bien différente. Arborant fièrement le slip de bain, ils le font signer par les joueurs à la fin des matchs, en hommage à leur demi de mêlée Faf de Klerk. Cette tradition remonte à la victoire de l’équipe en 2019 et à l’image mémorable du joueur serrant la main du prince Harry.
You can be cool, but you'll never be Faf @Springboks shaking Prince Harry's hand in a SA underpants cool!!!#RWCFinal2019 pic.twitter.com/8VcbVdckdF
— Cape Town Christian Network (@CTCNetworx) November 2, 2019
Ces excentricités vestimentaires ne passent pas inaperçues, alimentant la créativité des supporteurs et suscitant l’engouement sur les réseaux sociaux et dans les médias. Ludovic Lestrelin, enseignant-chercheur à l’université de Caen-Normandie, souligne : « La culture rugby valorise l’aspect festif, comme s’il s’agissait de construire un monde à l’inverse de l’image médiatique du public de football. Mais il ne s’agit pas totalement d’une spécificité du rugby. »
Parmi tous les supporteurs, les Irlandais se distinguent particulièrement par leur esprit festif, illustré par leur interprétation de la chanson « Zombie » des Cranberries.
Zombie renditions are getting louder by the week!
Amazing Irish support again tonight. pic.twitter.com/RGMiTBhFpP
— Cian Tracey (@CianTracey1) October 7, 2023
« Le public a bien compris qu’il faisait partie du spectacle. Jouer sur des éléments décalés accentue les chances d’être médiatisé. » Cela crée ainsi une rivalité festive et humoristique qui reflète celle sur le terrain.
Cette tendance est encore plus prononcée dans le rugby à sept, où les costumes sont fortement encouragés par les organisateurs des tournois internationaux. Le tournoi de Paris prévu pour les Jeux olympiques 2024 promet d’ailleurs d’être encore plus haut en couleur.
En somme, cette édition de la Coupe du monde de rugby se distingue non seulement par l’intensité des matchs, mais aussi par la créativité et l’enthousiasme débordant des supporteurs, qui contribuent à faire de chaque rencontre un spectacle à part entière.
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