Alpes 2030 : 20 ONGs et 125 personnalités posent les conditions environnementales

Le 7 novembre dernier, la France a officiellement déclaré sa candidature pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver en 2030. Si cette annonce suscite l’enthousiasme, elle soulève également des inquiétudes, principalement sur le front environnemental. Les effets du changement climatique sont déjà manifestes dans les Alpes françaises, avec un enneigement réduit et une perte de biodiversité alarmante.

Dans une publication collective, 20 ONGs et 125 personnalités issues de divers horizons, tels que des athlètes, des élus, des professionnels, des habitants des régions montagneuses, des scientifiques et des experts en environnement et événementiel, ont émis des conditions environnementales cruciales pour les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030. Ces conditions, au nombre de 17, définissent les lignes directrices nécessaires pour garantir que cet événement colossal soit en harmonie avec les limites planétaires et bénéfique pour les populations et les territoires concernés.

Le collectif a souligné que ces conditions ne sont pas simplement des exigences, mais plutôt des garanties pour s’assurer que les JO contribuent positivement à l’environnement et à la société. Les investissements requis pour l’organisation de ces jeux sont également perçus comme une opportunité majeure pour initier une véritable transition des territoires de montagne, visant à assurer leur habitabilité à moyen et long terme, à réformer l’industrie du tourisme d’hiver, à anticiper les défis sociaux liés au changement climatique et à protéger les écosystèmes fragiles.

Les conditions énoncées par le collectif sont divisées en deux volets. Tout d’abord, elles exigent une refonte inévitable du cadre et de la gouvernance, mettant l’accent sur l’éco-conditionnalité des subventions, la réduction du transport aérien, et une gouvernance intégrant pleinement les enjeux environnementaux. Ensuite, elles appellent à une organisation respectueuse des limites environnementales, préconisant l’utilisation de pistes naturellement enneigées, le recours exclusif aux infrastructures existantes, la préservation des sites naturels, une gestion éthique des consommables, et une réduction significative du recours au transport aérien et à la voiture individuelle.

Le collectif avertit que sans le strict respect de ces conditions par les organisateurs, les Jeux d’Hiver 2030 risquent de devenir des contributeurs malheureux au dérèglement climatique et à la perte de biodiversité. Ces conditions, bien que considérées comme des garde-fous essentiels, témoignent de la volonté du collectif de faire de cet événement une vitrine mondiale non seulement pour le sport, mais aussi pour la responsabilité environnementale, soulignant ainsi que l’événement doit servir l’intérêt général au-delà de la compétition sportive.

À lire sur ecolosport