Sponsoring

En manque de sponsors, des sportifs de haut niveau se tournent vers de nouvelles plateformes

Alizée Paties

Face à la difficulté persistante de trouver des sponsors traditionnels, de plus en plus de sportifs de haut niveau explorent des alternatives innovantes pour assurer le financement de leur carrière. Loin du schéma classique du sponsoring lié à une entreprise, ces athlètes cherchent des sources de revenus plus diversifiées, avec des plateformes telles qu’OnlyFans et Obaine, ainsi que le micro-sponsoring.

Le joueur de tennis australien Nick Kyrgios a rejoint OnlyFans en décembre dernier, offrant une nouvelle expérience à ses abonnés sans contenu érotique. Similairement, l’entreprise française Obaine, fondée en septembre 2023 par Paul Debarnot et Clément Pradier, propose une approche novatrice. Confrontés au constat que 6 000 athlètes en France, qu’ils soient professionnels ou de haut niveau, peinent à financer leur carrière, Obaine propose un abonnement mensuel de 5,99 euros ou 59,99 euros par an. En retour, les abonnés peuvent accéder à des avantages exclusifs, tels que des places pour les compétitions, des coulisses de la préparation des sportifs, ou même des appels personnalisés avec eux. L’entreprise s’engage à reverser 70% des revenus aux athlètes, offrant ainsi un soulagement financier et la possibilité de se concentrer davantage sur l’entraînement.

Cette tendance s’étend également au micro-sponsoring, une forme de financement où les fans s’engagent directement avec les athlètes, établissant ainsi un lien de proximité unique. Des plateformes telles que Leetchi, Ulule et I Believe in You voient de plus en plus de sportifs solliciter des financements participatifs. Des noms tels que Wided Atatou, Dimitri Bascou, Jona Aigouy et Frédéric Dagée sont parmi ceux qui ont recours à ces cagnottes pour soutenir leur carrière.

Gary Tribou, professeur de marketing du sport à l’université de Strasbourg, qualifie cette approche de solution de rechange, soulignant que ces plateformes sont souvent utilisées par des sportifs non soutenus financièrement par leurs fédérations ou clubs. L’escrimeur Thomas Martine, par exemple, a choisi de faire appel aux dons via la plateforme HelloAsso.

Pour des athlètes comme Sébastien Verdin, membre de l’équipe de France de rugby-fauteuil, ce modèle de financement offre une solution aux défis liés à la visibilité limitée des sports parasportifs. Les sponsors traditionnels recherchent souvent une visibilité médiatique, ce qui est plus difficile à obtenir dans le domaine des sports adaptés.

La plateforme Obaine, en particulier, compte déjà une quinzaine d’athlètes de haut niveau, avec la promesse de développer davantage sa communauté. Paul Debarnot souligne que, au-delà de la collecte de fonds, ces athlètes construisent des relations durables avec leurs fans, offrant une proximité unique et des détails sur leur parcours qui ne sont pas souvent relayés par les médias traditionnels.

Le professeur Gary Tribou analyse cette approche comme une relation gagnant-gagnant, soulignant que les donateurs se sentent appartenir à une communauté, se rapprochant ainsi de l’intimité des athlètes. Bien que ce modèle n’offre pas de retours sur investissement tangibles, il ouvre la voie à un sponsoring plus désintéressé, renforçant les liens entre les sportifs et leurs supporters. Pour Sébastien Verdin, cette approche authentique renforce la conviction que les supporters veulent réellement aider les athlètes pour leur profil et leur projet, créant ainsi une dynamique d’échange et de partage.

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