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Pourquoi aller au stade si c’est pour passer son temps sur son smartphone ?

Un ultra du PSG consulte son téléphone

L’engouement pour les écrans lors d’événements sportifs suscite des questionnements sur l’authenticité de l’expérience au stade.

Alors que LeBron James marque son 38 888e point en NBA, un moment historique dans l’histoire de la NBA, des fans sont captivés par leur smartphone, créant une distance entre eux et l’événement.

Cela soulève des interrogations sur le rôle du spectateur dans un spectacle sportif : le terme « spectacle » dérive du latin « spectare », signifiant regarder avec attention, suggérant que l’attention devrait être focalisée sur l’événement. Le smartphone devient alors un outil de diversion. Accaparé par son écran, le fan manquerait à ce qu’on attend de lui : regarder le terrain et encourager son équipe.

L’usage excessif du smartphone a suscité des critiques depuis des années. Dès 2014, des supporters du PSV Eindhoven ont protesté contre la montée de la technologie dans les tribunes, la considérant comme un signe de la gentrification du public. En France, un supporter niçois a plaidé en 2017 pour une tribune sans selfies, arguant que cela nuisait à l’ambiance.

L’engagement excessif avec les smartphones semble contrevenir à l’idée d’une célébration collective attendue lors d’événements sportifs. Les fans connectés semblent être « seuls au milieu de la foule ». Pourtant, cinq attributs de l’événement sportif favorisent l’usage du smartphone : le partage d’émotions sur les réseaux sociaux, la création de souvenirs instantanés, l’instantanéité des médias sociaux, le partage en direct avec ceux qui ne peuvent assister à l’événement, et la réalité augmentée à travers les smartphones.

Depuis l’avènement de l’iPhone en 2007 et l’émergence des « stades connectés » aux États-Unis, puis en Europe, le comportement des fans a évolué. L’exemple du Super Bowl 2023 illustre cette tendance, avec un record de 31,5 téraoctets de données consommées sur le wifi du stade. Facebook a été le média social le plus utilisé devant Instagram et Twitter. Mais les personnes dans le stade ont également comblé les moments d’attente par du streaming (Apple, YouTube, Disney ou Netflix), ou en consultant Ring, un application de surveillance de son foyer.

Les stades connectés visent également à attirer un public plus jeune, pour qui la connectivité est essentielle. Javier Tebas (LaLiga) expliquait : « S’il n’y a pas de connectivité dans les stades, nous allons perdre des spectateurs comme les millennials qui ont besoin d’un double écran. »

Le smartphone fait également partie du spectacle sportif. Des start-up conçoivent des chorégraphies lumineuses grâce à la lumière du téléphone ou animent le stade par la réalité augmentée, visible à travers l’écran du smartphone.

La question n’est plus de savoir s’il faut prendre son smartphone au stade, mais plutôt quel appareil pourrait, à terme, le remplacer, voire permettre de vivre une expérience au stade sans se déplacer.

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