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“Le club vit presque à crédit toute la saison” : pourquoi les finances de l'OM déraillent

L'Olympique de Marseille, malgré son statut de club emblématique et sa qualification pour la prochaine Ligue des Champions, se trouve confronté à des défis financiers majeurs. Depuis son rachat en 2016 par l'homme d'affaires américain Frank McCourt, le club affiche un déficit chronique, son propriétaire ayant déjà épongé 467 millions d'euros de pertes.

Un modèle économique sous pression et une stratégie de transferts coûteuse

Avec un budget de fonctionnement d'environ 260 millions d'euros pour la saison (dont 148 millions de masse salariale), l'OM se positionne comme le deuxième budget du championnat français derrière le Paris Saint-Germain. Les revenus du club sont en hausse de plus de 20 % par rapport à la saison précédente, notamment grâce à 74,3 millions d'euros de recettes de sponsoring et publicité en 2024. Le club se distingue également par ses recettes de billetterie, figurant dans le top 10 européen avec une moyenne de 3 millions d'euros par match à domicile et 38 millions d'euros sur la saison 2023-2024, grâce à un stade Vélodrome régulièrement à guichets fermés. Ces recettes sont d'autant plus cruciales que les droits TV, principal moteur financier des clubs français, sont en diminution.

Cependant, la stratégie financière et sportive de l'OM repose massivement sur la participation à la lucrative Ligue des Champions. "Tout le projet est centré sur la Coupe d’Europe. Et quand l’OM n’y participe pas, comme cette année, il investit encore plus en transferts pour s’assurer d’y être l’année suivante", souligne un observateur avisé. Cette dépendance s'explique aussi par des contrats marketing, comme celui avec Puma, qui sont majorés en cas de participation à la compétition. Le club, sous l'impulsion de son président Pablo Longoria n'hésite pas à "chambouler jusqu’à 80% de son effectif d’une saison à l’autre". Depuis 2016, l'OM a dépensé 613,5 millions d'euros sur le marché des transferts selon Transfermarkt, mais n'a vendu que pour 401,4 millions d'euros, soit un déficit de 212,1 millions d'euros sur ce secteur. Un ancien haut dirigeant déplore que "le club vit presque à crédit toute la saison, jusqu’au chèque de fin d’année du propriétaire", le déficit cumulé hors transferts atteignant 467 millions d'euros en neuf ans.

Les ambitions immobilières avortées du propriétaire

À l'origine, Frank McCourt, qui a acquis l'OM en 2016 pour 45 millions d'euros (plus le passif de l'époque), nourrissait des ambitions bien différentes pour rentabiliser son investissement. Fort de son expérience avec la revente des Dodgers de Los Angeles pour 2 milliards de dollars, il rêvait de développer un vaste projet immobilier autour du Stade Vélodrome, englobant le parc Chanot. Ce projet, inspiré de l'approche de Jean-Michel Aulas à Lyon, visait à créer une zone hôtelière, événementielle et sportive.

Toutefois, ce plan s'est heurté à des obstacles, notamment de la part de la Chambre de commerce et d'industrie. "Jusqu’en 2022, Frank y a cru. Il espérait pouvoir se refaire financièrement avec ce projet", confie un ancien proche collaborateur. Le constat d'échec de ce projet a fait de l'OM "un sparadrap" pour Frank McCourt.

Si le propriétaire n'a jamais évoqué publiquement une vente, il en aurait discuté en privé, notamment lors d'un dîner aux Pays-Bas en avril 2022 où il aurait fait état de "discussions très avancées avec un pool de repreneurs saoudiens", qui n'ont finalement pas abouti à un accord financier.

Malgré le scepticisme persistant quant à son engagement financier à long terme, Frank McCourt aurait récemment validé un projet de déménagement du siège du club. Une source proche de l'actionnaire salue "les efforts consentis, notamment cette saison, qui sont à la hauteur des ambitions du projet présenté par Pablo et son équipe de direction".

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Camille Chaize préssentie pour être la directrice communication des Alpes 2030 - sandrine lefèvre