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Pierre-Henri Deballon (DFCO) appelle à l’autonomie des clubs de football féminin

Le DFCO illustre parfaitement le tournant économique que traverse l'Arkema Première Ligue. Le club bourguignon, dont l'équipe masculine évolue en National, ne peut plus subventionner durablement sa section féminine.

Le budget de celle-ci s'élève à près de 3 millions d’euros pour la saison 2025-2026, mais fonctionne avec un déficit important : 2,9 millions de dépenses contre seulement 1,4 million de recettes.

Le président Pierre-Henri Deballon est lucide : "A l’avenir, le football féminin va devoir générer ses propres revenus". Le soutien des collectivités, bien que réel (300 000 € de subventions), ne représente que 10 % du budget de l'équipe et n'est "pas suffisant pour maintenir un club féminin au plus haut niveau".

Dans le contexte de la crise des droits TV, la plupart des clubs, qui acceptaient autrefois de perdre "entre 1 et 2 M€ par saison" à des fins de "socialwashing", cherchent désormais à céder leur section féminine.

Une critique du modèle marketing

Au-delà des chiffres, le DFCO remet en question le mimétisme du modèle masculin. L'obligation de jouer au Stade Gaston-Gérard, un stade dimensionné pour la Ligue 1, se traduit la plupart du temps par une "cathédrale vide".

Pierre-Henri Deballon regrette d'avoir "sauté le pas trop vite" et estime qu'il aurait été plus pertinent de réserver le grand stade aux "quelques affiches exceptionnelles" et de jouer les autres matchs dans une enceinte de "1 000 personnes pleine à craquer", pour un meilleur effet marketing et une "ambiance plus chaleureuse".

L’avenir par la multipropriété

Pour atteindre un "modèle économique profitable à moyen terme", le DFCO cherche un partenaire stratégique majoritaire. Ce partenaire en discussion est un acteur de la multipropriété. Pierre-Henri Deballon justifie ce choix par l'impossibilité de trouver le "mouton à 5 pattes" localement. Il reconnaît que dans le football féminin, ce modèle a davantage de sens car il offre une "assise et de sécurité" par la "multiplicité d’infrastructures".

L'équipe féminine deviendrait la "tête de pont" du projet multi-club. Le but est d'acquérir une liberté d'action, car "quand un club ne gagne pas d’argent, il n’est pas libre de ses actions".

Le développement du football féminin : entre ambition et prudence

Le président du DFCO a également émis des commentaires plus généraux et critiques sur la trajectoire de l'Arkema Première Ligue. Il juge que "la LFFP porte un projet ambitieux avec une structuration", ce qui est une "bonne" intention.

Cependant, il met en garde contre la tentation d'aller "trop vite" dans le développement, ce qui pourrait aller "à contre-courant de l'intérêt des clubs et du football féminin dans son ensemble".

Sa critique se focalise notamment sur la tentative de répliquer le modèle masculin. Outre son regard critique sur les obligations concernant les infrastructures de compétition et d’accueil du public, il évoque d’autres points réglementaire. Il appelle ainsi à une plus grande souplesse dans les règlements des centres de formation, comme la mutualisation du poste de directeur entre les sections masculine et féminine, par exemple.

La LFFP saura-t-elle adapter son ambition de croissance pour éviter que la volonté d'aller "trop vite" ne fragilise l'ensemble du championnat ?

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