
Le Limoges CSP a franchi un pas stratégique pour assurer sa pérennité économique et sa croissance : le club de Betclic Élite a officiellement adopté, fin septembre, le statut légal d’entreprise à mission. Thomas Jacquemier, directeur exécutif du club, décrypte cette démarche qui va bien au-delà de la simple RSE. Il explique pourquoi ce statut, juridiquement contraignant, est jugé plus pertinent qu'une fondation pour pérenniser le modèle économique. Le club se donne ainsi une nouvelle "raison d'être" sociétale, indispensable pour attirer des partenaires dans un environnement où le modèle économique du basket est fortement dépendant des entreprises locales.
Pour commencer, est-ce que vous pouvez définir le statut légal d’entreprise à mission et en quoi il consiste pour un club comme le CSP Limoges ?
Le statut d’entreprise à mission est un dispositif très récent, pensé par la loi Pacte (post-Covid). Il n'y a qu'environ 2 200 entreprises aujourd'hui qui ont basculé dans ce statut.
Concrètement, c’est un changement juridique puisque nous venons modifier l’objet social de l'entreprise et le remplacer par ce qu’on appelle une raison d’être. C’est un objet social qui décrit l'activité de l’entreprise, mais aussi son intention clairement sociétale. Nous avons effectué ce changement le 27 septembre dernier, il est désormais public. Nous sommes officiellement devenus entreprise à mission.
Dans les statuts modifiés, il y a aussi une notion d’engagement. Nous avons choisi d’en avoir cinq, mais certaines entreprises en prennent plus, d’autres moins. C'est une manière de définir des piliers sur lesquels on dit : je vais faire du basket, mais pas que. Pour le club, l'idée était d'aller au-delà de notre rôle purement sportif, avec l'intention assumée de pouvoir générer des revenus qui ne viennent pas que du sport pour faire grandir le club.
Ce changement de statut est-il venu avec les nouveaux propriétaires, ou est-ce que cela a été impacté par les difficultés économiques passées du club ?
La vraie raison est à trouver dans la logique économique de croissance des revenus du club. Aujourd’hui, le club, comme beaucoup d’autres clubs de basket, puise ses ressources dans les partenariats avec les entreprises. Il y a le grand public, bien sûr, présent dans la salle, mais il n'y a pas de droits télé et pas de transferts de joueurs. Le modèle économique pour grandir est à trouver à travers les partenaires, dans quelque chose de plus puissant que simplement ce qui se passe le weekend.
Le statut d'entreprise à mission est aussi un engagement beaucoup plus rigoureux : il y a un contrôle par un tiers indépendant sur le caractère réel et effectué de nos engagements. Ce ne sont pas que des engagements qualitatifs, c’est très quantitatif. Le but du jeu, c'est d'être impactant et mesurable.
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