Le tribunal suspend les travaux du nouveau stade de Brest

On reste en Bretagne pour la Top Story. Le projet de construction du nouvel Arkéa Park du Stade Brestois à Guipavas vient de subir un "vrai coup d'arrêt" après une décision du tribunal administratif de Rennes, rendue ce mercredi 22 octobre 2025.

Saisi en urgence par trois associations de défense de l'environnement, le juge des référés a prononcé la suspension de l'arrêté préfectoral du 23 juin 2025, qui autorisait une dérogation à l'interdiction de porter atteinte à trente-six espèces protégées (reptiles, mammifères, oiseaux) et à leurs habitats, identifiées sur le secteur de Froutven.

Le défaut d'intérêt public majeur

La décision de suspension est fondée sur un point critique pour les porteurs de projet : le tribunal a estimé qu'"il n'était pas suffisamment justifié que l'équipement sportif en projet répondait à une raison impérative d'intérêt public majeur". Or, ce critère est la condition sine qua non fixée par le législateur pour pouvoir déroger aux lois sur la conservation des espèces.

Le juge a particulièrement ciblé le manque de données économiques concrètes, justifiant sa décision par "l’absence de données avérées et précisément chiffrées sur l'apport économique effectif du projet au bassin d'emploi".

Les arguments des opposants, qui avaient dénoncé des retombées économiques attendues (300 à 400 emplois pérennes et 1 000 équivalents temps plein durant le chantier) comme non étayées, ont été entendus. Le coût total du projet est estimé à 106,5 millions d'euros pour un stade de 15 000 places, financé à hauteur de 30 millions d'euros par des fonds publics (Métropole de Brest, Région Bretagne, etc.).

Un bilan critique pour les promoteurs du projet

Au-delà de l'enjeu environnemental, la décision du juge est un avertissement sur la qualité du dossier présenté. Le tribunal a jugé que la justification de la dérogation était trop fondée sur "l’attractivité sportive locale et sur des considérations économiques et urbaines génériques".

De même, l'argument de la destruction du manoir Maner Coz (qualifié d'"habitat avéré" d'espèces protégées) pour cause de risque et d'occupation illégale n'a pas suffi à balayer le doute sérieux sur la légalité de la dérogation environnementale.

Si Brest Métropole s'est contentée d'une prise d'acte "à chaud", les associations opposantes, dont le GNSA, célèbrent une "très belle victoire", soulignant que la décision rappelle qu'"on ne peut pas laisser les gens faire n'importe quoi au détriment de la nature et de la biodiversité".

Bien que deux autres recours des associations (concernant la démolition des bâtiments Maner Coz) aient été rejetés, cette suspension met les travaux à l'arrêt, en attendant qu'une formation collégiale du tribunal se prononce sur la légalité de l'arrêté.

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