Pas de miracle, l’équipe Arkéa-B & B Hotels s’arrête

L'arrêt de l'équipe cycliste Arkéa-B & B Hotels a été officiellement acté ce mercredi 15 octobre, faute de garanties bancaires déposées auprès de l'UCI. Cette disparition, annoncée par le patron Emmanuel Hubert à ses employés, n'est pas une surprise mais constitue un "séisme social" dans le milieu cycliste, laissant environ 150 salariés sans emploi. Emmanuel Hubert a confirmé que la structure ne repartirait ni en World Tour, ni en ProTeam.

Le lourd bilan social et l'embouteillage des carrières

La structure bretonne, âgée de 20 ans, comprenait 27 coureurs professionnels chez les hommes, 13 au sein de la structure féminine, et 12 chez les jeunes. Le bilan social s'annonce lourd : "il y aura de la casse, beaucoup vont rester sur le carreau".

Si des coureurs de premier plan comme Kévin Vauquelin (Ineos Grenadiers) ou Luca Mozzato (Tudor) ont pu retrouver un employeur, la situation est critique pour de nombreux autres. L'exemple de Thibault Guernalec, qui a réalisé sa "meilleure saison avec plusieurs top 10 sur les chronos", illustre la difficulté, celui-ci n'ayant "rien" et envisageant même d'arrêter.

L'inquiétude est particulièrement vive pour le staff, qui n'est "pas protégé, des kinés jusqu'aux directeurs sportifs". L'entourage de l'équipe estime que "70 salariés (sur 150) [pourraient rester] sans rien". L'embouteillage est général : "il n'y a pas de poste supplémentaire dans d'autres équipes car elles n'ont pas de budget".

La fragilité du modèle économique

Cette disparition met en lumière la fragilité du modèle économique du cyclisme professionnel. L'équipe, passée World Tour, n'a pas réussi à sécuriser les partenaires financiers nécessaires pour faire face à l'inflation des coûts, malgré un contexte où les dirigeants avaient laissé la possibilité aux employés de chercher activement un autre poste dès avril.

La conjoncture est jugée défavorable par des sources internes, citant "la conjoncture politique en France et économique en Europe, avec la fusion de Lotto et d'Intermarché-Wanty".

Cette consolidation du marché et la dépendance chronique aux sponsors principaux (le défaut de paiement du sponsor secondaire B & B Hôtels avait déjà secoué l'équipe il y a trois ans) montrent la difficulté de maintenir une structure de cette taille sans une garantie financière pérenne.

La perspective d'une reconstruction de l'équipe par Emmanuel Hubert à un niveau inférieur est "quasiment à exclure", le dirigeant ayant fait part de "son essoufflement".

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