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Oliver Kahn a déposé une offre de reprise pour les Girondins de Bordeaux devant le tribunal de commerce

La situation des Girondins de Bordeaux illustre parfaitement les enjeux financiers et juridiques auxquels les clubs peuvent être confrontés. L'irruption d'Oliver Kahn, ancienne légende du football, dans le processus de redressement judiciaire du club bordelais, ajoute une dimension stratégique inattendue à un dossier déjà délicat.

Un plan de cession inattendu face au plan de continuation

Alors que la direction actuelle des Girondins de Bordeaux devait présenter et défendre son plan de continuation devant le tribunal de commerce ce mardi 27 mai, Oliver Kahn a déposé un plan de cession le lundi précédant l'audience. Cette initiative vise à "doubler" l'actuel propriétaire, Gérard Lopez, et offre une nouvelle perspective pour l'avenir du club. L'intérêt de l'ancien gardien et président du Bayern Munich pour les Girondins avait été confirmé début janvier. Il avait même rencontré les représentants des collectivités bordelaises le 21 février.

Le dépôt de ce plan de cession intervient dans le cadre d'une procédure de redressement judiciaire. Si la Chambre du Conseil (composée des juges et des parties prenantes de la procédure) estime le plan de cession "sérieux", elle peut demander le renvoi de l'audience. Ce renvoi permettrait de comparer les modalités de remboursement des créanciers entre le plan de continuation proposé par la direction actuelle et le plan de cession d'Oliver Kahn, en appliquant le principe du "mieux-disant".

Les détails du plan de Kahn et les implications financières

Selon les informations disponibles, le plan de cession proposé par Oliver Kahn s'élève à 15 millions d'euros. Cette somme serait reversée aux créanciers selon un ordre de privilège établi. En premier lieu, les assurances garantie salaire (AGS) destinées à financer le plan social, pour un montant de 1,7 million d'euros, seraient couvertes. Viennent ensuite les frais de justice (dont le montant n'est pas précisé), puis le fonds d'investissement Fortress, qui est un créancier majeur avec 11,5 millions d'euros. Le reste des AGS serait ensuite remboursé.

L'acceptation du plan de Kahn dépendra en partie du vote des créanciers. Si des créanciers s'opposent au plan de continuation et estiment que leurs intérêts seraient mieux préservés par le plan de cession, les juges pourraient se tourner vers l'offre d'Oliver Kahn. Le vote de Fortress, ainsi que celui de la Métropole de Bordeaux, s'avéreraient alors décisifs. Au-delà de l'aspect financier immédiat, les juges devront également évaluer la viabilité du "plan d'affaires" présenté par Oliver Kahn, qui évoque des "apports supplémentaires au fil des saisons". C'est un élément crucial du dossier.

Perspectives et délais

Si le renvoi de l'audience est prononcé, la nouvelle date ne pourra intervenir qu'après un délai de 15 jours suivant le dépôt du plan de cession, soit au plus tôt le 10 juin. Ce délai permettra aux parties prenantes d'examiner en détail l'offre d'Oliver Kahn et à la Chambre du Conseil de prendre une décision éclairée.

Ce cas illustre la complexité des procédures de redressement judiciaire dans le sport professionnel. L'arrivée d'un acteur de la stature d'Oliver Kahn, avec un projet de reprise concret, peut rebattre les cartes et offrir une nouvelle voie pour la survie et le développement des Girondins de Bordeaux.

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