
Martin Fourcade raconte son refus de prendre la tête du COJOP Alpes 2030
L'athlète français le plus titré aux Jeux, Martin Fourcade (sextuple champion olympique), est revenu sur sa décision, prise en février, de ne pas prendre la tête du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques des Alpes françaises 2030.
Malgré un attachement et une "prétention" à participer à un tel projet dans son pays, l'ancien biathlète, également membre du CIO et président de la Commission des athlètes de Paris 2024, a fait un choix "très dur" en écoutant sa "petite voix intérieure".
Le refus de Martin Fourcade soulève des questions fondamentales sur la vision et l'acceptabilité du projet. Il n'était "pas raccord sur la carte des sites" et avait des "grandes lignes rouges", notamment concernant l'ancrage territorial et l'impératif environnemental.
La durabilité comme "base" non négociable
Martin Fourcade a insisté sur l'importance de la durabilité, jugeant que les enjeux environnementaux ne doivent plus être "facultatifs aux Jeux et en particulier aux JO d'hiver". Il a regretté que le message ne lui ait pas semblé "entendu auprès de certains interlocuteurs," percevant la démarche comme une "cosmétique qu'une fondation".
Il a cité l'exemple des JOP de Paris 2024, où la dépollution de la Seine a permis de réaliser "en cinq ans, un rêve qui restait pieux depuis des décennies". Pour lui, un projet olympique d'hiver doit "engager les transitions nécessaires," être un "laboratoire pour la montagne de demain" et se concevoir dans une "recherche de légèreté". Ce retour aux "bases sur laquelle construire" est indispensable après des éditions récentes comme Sotchi 2014 et Pékin 2022, qui n'avaient "pas vraiment envoyé les bons messages".
Les leçons de Paris 2024 et la gouvernance
Son expérience en tant que président de la Commission des athlètes de Paris 2024 a servi de "préparation et de formation", lui offrant une "vision un peu plus 360" de l'univers olympique. Il a observé de près les exigences du poste avec Tony Estanguet et les "compromis" qu'il implique.
Martin Fourcade a également pointé du doigt les craintes politiques de se retrouver dans l'ombre d'une icône sportive, ayant vu certains interlocuteurs "mal vivre que Tony puisse prendre une telle envergure". Son refus a été, en partie, une prise de responsabilité, soulignant qu'il n'aurait pas été laissé libre de faire les "choix courageux et difficiles" qu'il jugeait nécessaires.
Le refus de Martin Fourcade, bien que ressenti comme un épisode "douloureux" et l'ayant "meurtri", a forcé les organisateurs des Alpes 2030 à réévaluer les exigences de l'acceptabilité sociale, perçue comme "le meilleur des garde-fous" pour le projet.
Malgré ce renoncement, son engagement pour l'événement reste entier, compte tenu de son rôle au CIO et de son attachement au territoire.
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