La MAIF bouscule le sponsoring sportif avec un bonus écologique

Dans un contexte de prise de conscience environnementale croissante, le monde du sport professionnel français voit émerger de nouvelles pratiques de sponsoring. S'inscrivant dans la lignée du Plan national d'adaptation des pratiques sportives au changement climatique, la MAIF, acteur majeur du sponsoring sportif, a franchi une étape décisive en introduisant des clauses écologiques dans ses contrats de partenariat.

Ces clauses lient directement une partie du financement à l'atteinte d'objectifs environnementaux concrets. Ce nouveau modèle a été mis en œuvre avec deux fédérations pionnières : la Fédération Française de Volley-Ball (FFVB) et la Fédération Française de Triathlon (FFTri). Pour Yves Pellicier, président du groupe MAIF, "on se doit d'avoir plus d'ambitions, avec une obligation de résultat".

Des objectifs précis pour un impact mesurable

Pour être efficace, cette éco-conditionnalité se base sur des actions mesurables. La MAIF n'impose pas d'objectifs, mais s'appuie sur la science pour les définir avec ses partenaires. Les fédérations concernées ont déjà pris des mesures significatives : la FFVB a réduit de 13 % les kilomètres parcourus par ses clubs grâce à une réorganisation des poules et a exigé un critère de fabrication européenne pour les tissus de son équipementier.

De son côté, la FFTri, particulièrement exposée aux enjeux climatiques, a mis en place des actions pour réduire les déchets plastiques, notamment par le déploiement de "rampes à eau". Ces initiatives sont la preuve qu'un changement est en marche, même si le chemin est encore long, comme le reconnaît Éric Tanguy, président de la FFVB, en évoquant les déplacements des équipes de France en Thaïlande ou en Australie.

Un bonus financier pour encourager la transition

Le modèle de la MAIF est basé sur une prime financière, plutôt que sur une simple réduction de budget en cas de non-respect des objectifs. Yves Pellicier explique : "Si les objectifs ne sont pas atteints, on ne va pas couper l'accompagnement économique mais en conditionner une partie à l'atteinte de ces objectifs".

Cette approche incitative est un levier puissant. Le budget de sponsoring sportif de la MAIF, estimé à 5 M€, pourrait ainsi être augmenté d'environ 10 % grâce à ces primes liées à la "performance environnementale".

Les fédérations ont conscience des attentes des athlètes et du public. Cédric Gosse, président de la FFTri, souligne que la jeune génération de sportifs est "très présente" sur ces questions. Les fédérations n'hésitent plus à refuser des partenariats si les valeurs ne s'alignent pas, comme l'a fait la FFVB en déclinant une offre d'un "pétrolier".

Si la "performance sportive restera l'objectif prioritaire", comme le rappelle Éric Tanguy, la performance environnementale devient "incontournable" et pourrait, à terme, devenir un enjeu financier majeur. Le sport professionnel est donc entré dans une phase de transition, où le sponsoring ne se contente plus de financer la performance, mais de la conditionner à un engagement écologique.

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