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"On ouvre une nouvelle page du club": comment cinq anciens joueurs ont participé à sauver le Nîmes Olympique

Le Nîmes Olympique a réussi à assurer son maintien en National 2 grâce à une mobilisation inédite de ses forces vives, incarnée par l'entrée au capital de cinq de ses anciens joueurs. Cette action, plus que symbolique, offre un cas d'étude fascinant sur les mécanismes financiers, la gouvernance participative et la résilience des clubs de football, contrastant avec les modèles d'investissements plus "traditionnels" qui ont pu mettre d'autres clubs en difficulté.

La mobilisation collective pour un sauvetage express

Le Nîmes Olympique, qui évoluait encore en Ligue 1 en 2020-2021, était confronté à la nécessité de présenter des garanties financières suffisantes pour éviter une relégation économique. Dans ce contexte délicat, le nouveau président Thierry Cenatiempo a initié une démarche collective.

Benoît Poulain, défenseur central emblématique du club pendant neuf saisons, fait partie des cinq anciens joueurs à avoir repris 10% du capital du Nîmes Olympique. Cette action a été rapide et stratégique, s'inscrivant dans la volonté du président de voir Renaud Ripart, initialement proposé pour 1% à titre symbolique, fédérer une action groupée.

Benoît Poulain exprime un "soulagement" mais surtout une "confiance" quant au succès de l'opération, soulignant que "le dossier était bien monté. Tout le monde s’est mobilisé". L'importance de l'apport des anciens joueurs n'est pas chiffrée individuellement par Benoît Poulain, qui estime que "à partir du moment où les chiffres sont bons sur les comptes, ça passe!". Cette mobilisation collective a été complétée par une contribution de la mairie à hauteur de 1,2 million d'euros, ainsi que par l'engagement des sponsors et une campagne d'abonnement réussie auprès des supporters.

Un ancrage local fort comme levier économique et identitaire

Le choix de s'appuyer majoritairement sur des actionnaires locaux, dont d'anciens joueurs, s'inscrit dans une "stratégie du club de compter sur sa fanbase". Cette approche est cruciale pour les clubs à forte identité territoriale, car elle permet de capitaliser sur la passion et la loyauté de leur public.

Benoît Poulain souligne que, malgré une baisse de la fréquentation des stades, Nîmes compte encore de "nombreux passionnés" prêts à s'investir. La preuve en est : "Il y a déjà 2000 abonnements qui ont été payés pour la saison prochaine. C’est une belle image pour un club de National 2!".

L'engagement des anciens joueurs, non seulement financier mais aussi en termes d'image et de lien avec les supporters, renforce la crédibilité du projet et la confiance de la communauté. Cette gouvernance où les figures emblématiques du club reprennent un rôle actif dans sa survie économique est un modèle qui peut inspirer d'autres clubs en difficulté, en favorisant une approche plus humaine et ancrée localement, à l'opposé des investissements lointains et parfois déconnectés de la réalité d’un club.

Perspectives de redressement

Le Nîmes Olympique va désormais "ouvrir une nouvelle page" et peut "regarder de l'avant très rapidement". La "page DNCG" ayant engendré du retard dans la préparation de la saison, l'urgence est désormais de se concentrer sur le plan sportif et la structuration du club pour le National 2.

A l’instar du FC Sochaux, le cas du Nîmes Olympique est un exemple pertinent de résilience et d'engagement local face à la crise. Il démontre que, au-delà des mécanismes financiers complexes et des investisseurs traditionnels, la mobilisation d'anciens joueurs et de la communauté locale peut constituer un levier puissant de sauvetage et de redressement économique.

La capacité à tisser des liens solides avec la mairie, les sponsors locaux et les supporters est un atout inestimable, permettant de mutualiser les efforts et de garantir une réactivité essentielle face aux exigences des instances de contrôle financier comme la DNCG.

Ce modèle participatif, où l'affectif et l'identité du club jouent un rôle central dans la structuration financière, offre une alternative intéressante aux logiques purement capitalistiques souvent observées dans le football professionnel.

Cependant, il sera crucial d'analyser à long terme la capacité de ce modèle à répondre à des besoins capitalistiques potentiellement plus importants, notamment si le club ambitionne de retrouver les divisions supérieures, où les exigences financières (salaires, transferts, infrastructures) pourraient dépasser les capacités d'un actionnariat majoritairement local et “populaire”.

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