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Le PPS payant : l'adieu au certificat médical et l'émergence d'un nouveau modèle économique

On aurait pu traiter de plein de sujets en Top Story : Canal+ qui garde les droits TV des coupes européennes de football (avec les conséquences pour la Ligue 1) ou le dossier de l’Equipe sur le sport professionnel pratiqué par les femmes. J’ai choisi de parler du passage au PPS payant, qui concerne finalement plein de monde.

La Fédération Française d'Athlétisme est au centre d'un débat houleux après l'annonce de la conversion de son Parcours Prévention Santé en un dispositif payant. Lancé en septembre 2024 pour remplacer le certificat médical obligatoire, le PPS, initialement gratuit et valable trois mois, deviendra payant en janvier 2026, avec un coût de 5 euros pour une validité étendue à un an.

La fin de la fraude et la simplification administrative

Le lancement du PPS, qui consiste en la simple consultation de modules vidéo d'une minute sur les risques liés à la compétition (notamment cardio-vasculaires), visait à la fois à "encourager la pratique sportive et de désengorger le système médical”.

Le dispositif est une "évidente aubaine pour les coureurs", libérés de la contrainte de la prise de rendez-vous chez le médecin. Il a également permis de "limiter la fraude", un problème majeur dans le milieu du trail où la falsification des certificats était estimée à "1 sur 4". De plus, les organisateurs ont salué la simplification des tâches administratives et la levée d'une barrière pour les coureurs étrangers, car la France faisait "figure d'exception dans le monde" avec son certificat médical obligatoire.

Un "racket organisé" face aux objectifs de croissance

Cependant, le passage au statut payant a suscité une vive opposition en ligne, qualifiant la décision de "racket organisé" ou de "hold-up". Le débat est d'autant plus vif que la FFA, en déficit, voit dans cette mesure une nouvelle "manne financière" non négligeable, d'autant que 11 334 courses ont été rattachées à la Fédération en 2024.

La présidente déléguée de la FFA, Emmanuelle Jaeger, défend le bilan de la mesure et son rôle de service public, jugeant les réactions "disproportionnées". Elle assure que les 5 euros ne financeront pas seulement le PPS, mais "tout ce que nous mettons en place autour : des contenus enrichis, l'accès à un centre de ressources consacré à l'équipement, la nutrition ou le sommeil".

L'inquiétude médicale et la bascule générationnelle

Sur le plan médical, le tableau est plus contrasté. Malgré l'objectif de prévention, la mort récente d'un concurrent de 27 ans au Marathon des Alpes-Maritimes, et une "tragique série d'accidents cardiaques" survenue au printemps dernier, ont relancé le débat sur l'abandon du passage chez le médecin.

Le Professeur François Carré, cardiologue, nuance cette inquiétude : le certificat médical n'a de sens que s'il est "assorti d'un électrocardiogramme au repos", car une simple visite ne permettrait de déceler que "15 % de ces pathologies".

Le Dr Fabrice Descombes estime quant à lui que le nombre d'incidents révèle surtout une "bascule générationnelle" qui "banalise l'effort extrême", les coureurs se lançant sur marathon "sans aucune progressivité, voire en s'alignant sur deux épreuves par mois".

Le PPS est jugé comme une mesure qui vise à "autonomiser les gens”, même si son efficacité dépend du bon visionnage des vidéos de prévention.

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