
Le naufrage sportif nantais : quatre clubs professionnels en trois ans
On reste dans l’Ouest. Les puristes choisiront si c’est la Bretagne ou pas. La ville de Nantes a été le théâtre d'un "énorme gâchis" dans son paysage sportif en salle, avec la disparition ou la relégation de quatre clubs professionnels d'élite (dont trois féminins) entre 2021 et 2024. Ces chutes, qui touchent le basket, le handball et le volley-ball, illustrent la "fragilité économique" et les "maux actuels du sport français".
Les destins sportifs sont brutaux :
Les Neptunes de Nantes Handball (vainqueur de la Ligue européenne C2 en 2021) ont plongé en N1 (D3) après deux liquidations judiciaires en douze mois.
Les Neptunes de Nantes Volley (vice-championnes de France en 2025) ont été placées en liquidation judiciaire en juillet dernier et évoluent désormais en Championnat "Elite" (D2).
Le Nantes-Rezé Métropole Volley (vainqueur de la Coupe de France 2024) a été mis en dépôt de bilan à l'été 2024 et joue en N2 (D4).
Les basketteuses du Nantes-Rezé Basket ont été reléguées deux fois puis liquidées, jouant aujourd'hui en Championnat départemental.
La fragilité économique des sports féminins
Le vice-président de Nantes Métropole, Ali Rebouh, a pointé la vulnérabilité structurelle de ces disciplines : "Le modèle économique des disciplines féminines est extrêmement fragile car il n'y a pas de droits télé". Ces clubs dépendent fortement des partenaires privés, et "dès qu'un gros partenaire s'en va, c'est plus compliqué".
Le cas des Neptunes (hand et volley) est emblématique. Réunis sous la bannière du groupe immobilier régional Réalités en 2021, les clubs projetaient des "investissements massifs" et la construction d'une "Neptune Arena". Ils ont été emportés par la chute de leur actionnaire, aujourd'hui en redressement judiciaire après l'effondrement du marché de l'immobilier.
L'ancien manager général du NRMV, Dominique Amans, déplore un "énorme gâchis", avec une équipe "extraordinaire" et une "salle magnifique" qui n'ont pas suffi face aux charges élevées.
La menace de la baisse des subventions publiques
La crise nantaise est un miroir des difficultés du sport français, accentuées par "un contexte de baisse des subventions publiques". Le cas des basketteuses du NRB illustre aussi les "querelles locales" et les fusions précipitées, où "l'intelligence collective n'a pas été au rendez-vous" malgré la pression des collectivités.
Aujourd'hui, l'espoir repose sur la reconstruction et la relégation : les volleyeuses des Neptunes visent la remontée dans l'élite avec un budget réduit de 2,2 M€ à 1,1 M€, portées par une équipe dirigeante historique.
Ce redémarrage contraste avec la réussite isolée et "exemplaire" du HBC Nantes, dont le budget atteint 11,1 M€ avec près de 6 000 spectateurs de moyenne, un succès désormais "isolé" dans le paysage nantais des sports de salle.
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