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Quand la dernière française en lice débute son 8e de finale dans un Central vide…

L'expérience du spectateur et l'optimisation des revenus sont des enjeux cruciaux pour les organisateurs d'événements majeurs. Le tournoi de Roland-Garros, réputé pour son prestige et son atmosphère, est régulièrement confronté à une situation qui soulève des questions importantes sur la programmation et l'engagement du public, notamment en ce qui concerne les matchs joués à l'heure du déjeuner.

Un central déserté à l'heure du déjeuner

Le cas de Loïs Boisson, dernière représentante française en simple, illustre un défi récurrent pour les grands tournois, et notamment le tournoi parisien : la fréquentation des tribunes en début d'après-midi. Ce lundi, à 13h, l'entrée de la 361e mondiale sur le court Philippe-Chatrier a été accueillie par "de timides applaudissements, provenant de tribunes aux trois quarts vides". Cette "triste image" est "hélas coutumière sur le court central à l’heure du déjeuner", et pas seulement dans les box des VIP.

Cette observation met en lumière une problématique de programmation et de comportement du public. Si Roland-Garros est un événement sportif de premier plan, il est aussi un lieu de socialisation et de gastronomie. Certains spectateurs, "souvent parmi les plus aisés ou fortunés pour s’offrir des places au plus près de l’action", pourraient privilégier "le plaisir de déjeuner en terrasse à Roland-Garros que pour voir du tennis et soutenir les Bleu(e)s". Cette situation, où l'expérience culinaire et sociale prime sur l'événement sportif lui-même, peut avoir des implications pour l'ambiance des matchs et la perception du tournoi.

L’équilibre entre prestige et engagement du public

Pour les organisateurs, il est essentiel de trouver un équilibre entre le prestige de l'événement et l'engagement du public. Un court central clairsemé, surtout lors d'un match impliquant un joueur national, envoie toujours un signal négatif et impacte l'expérience télévisuelle et l'image du tournoi, sans parler de l’expérience des joueurs (et oui, ça compte aussi)

Tout le monde connaît les facteurs de ces désertions. L'heure de la programmation, coïncidant avec la pause déjeuner, est un élément évident. Lla pyramide des prix des places à Roland-Garros tend à positionner les meilleures places à des tarifs élevés, attirant une clientèle qui peut avoir des attentes différentes, intégrant le repas et les interactions sociales comme partie intégrante de l'expérience, au-delà du seul aspect sportif. Le "billet hospitalités", incluant billet et restauration, représente par exemple 20% du chiffre d'affaires du tournoi. L’architecture des courts, et notamment du Philippe-Chatrier, avec les loges en bas des tribunes, en est un également.

Défis et opportunités

Ce cas soulève plusieurs questions. Il s'agit d'abord de l'optimisation de la programmation : faut-il revoir les horaires des matchs clés pour éviter les creux de fréquentation, surtout en début d'après-midi ? Cela pourrait impliquer de programmer des rencontres moins attendues à ces heures, ou de mettre en place des animations spécifiques pour maintenir l'intérêt du public présent.

Ensuite, l'engagement du public est un enjeu majeur : comment encourager un public plus "investi" et moins focalisé sur les à-côtés de l'événement ? Des campagnes de communication axées sur l'importance du soutien aux joueurs, ou des incitations (comme des réductions pour les consommations après 14h) pourraient être envisagées.

Après l’introduction des Night Sessions en 2021, peut-être verra-t-on arriver des Lunch Breaks, avec le premier match de la journée sur le Philippe-Chatrier visible avec un billet dédié. De cette manière, en concentrant l'attention sur un nombre plus restreint de rencontres pendant la session de journée (2 au lieu de 3), la valeur perçue de ces matchs augmenterait, incitant ainsi les spectateurs à privilégier leur présence.

La valorisation de l'expérience globale est également cruciale : si la restauration et les services VIP sont des sources de revenus importantes, il est impératif qu'ils ne diluent pas l'essence même de l'événement sportif. Les organisateurs doivent veiller à ce que l'offre gastronomique et sociale complète l'expérience sportive sans la supplanter. La balance est délicate entre monétisation des services additionnels et maintien d'une atmosphère sportive vibrante.

Enfin, la perception de la marque est en jeu : un stade vide lors de moments clés peut nuire à l'image du tournoi et à sa perception en tant qu'événement sportif de premier plan. Cela peut également avoir un impact sur l'attractivité pour de futurs sponsors ou pour la diffusion télévisée, qui cherchent à montrer des tribunes pleines et une ambiance électrique.

Si Roland-Garros excelle dans la monétisation de son offre premium, le match de Loïs Boisson met en lumière l'importance de surveiller l'engagement du public et d'adapter la stratégie de programmation pour garantir que l'expérience sportive reste au cœur de l'événement, même à l'heure du déjeuner.

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