
La success story économique de l’Union-Bordeaux-Bègles
L'Union Bordeaux-Bègles est en train de s'imposer comme un véritable modèle de réussite économique au sein du Top 14. Grâce à ses performances sportives et à ses stars du XV de France, le club a réussi à attirer une base de supporters et de partenaires toujours plus large.
Les chiffres témoignent de cette croissance fulgurante. Le nombre d'abonnés est passé de 8 000 il y a quatre ans à plus de 22 000 cette saison. L'enceinte de 32 500 places de Chaban-Delmas affiche désormais "guichets fermés sur guichets fermés" depuis un an et demi. Cette affluence est la plus élevée d'Europe pour un club de rugby, avec une moyenne de 32 864 spectateurs par match la saison dernière.
Parallèlement, la vente des produits dérivés a explosé, avec un chiffre d'affaires qui a "presque doublé" en une saison. Le club a également attiré de nombreux sponsors, passant de 750 à 850 partenaires après sa victoire en Coupe d'Europe.
Laurent Marti, le président du club, confirme que la situation financière est devenue "favorable", ce qui lui permet d'investir "plus au niveau du club, de la formation, des structures à Chaban". Cette réussite permet à l'UBB de s'autofinancer et de ne plus dépendre de la générosité de son président.
Un modèle difficilement reproductible
Si l'UBB apparaît comme un modèle idéal pour le Top 14, il est essentiel de nuancer sa reproductibilité pour les autres clubs du championnat. Le succès de l'UBB est en grande partie dû à son ancrage dans une métropole unique en son genre. Bordeaux est la sixième plus grande ville de France, une agglomération de plus d'un million d'habitants avec un bassin économique dynamique.
Surtout, la ville offre un avantage compétitif majeur : l'absence de concurrent direct en matière de sport professionnel de haut niveau. Contrairement à des villes comme Lyon, Toulouse ou Paris, où le football et d'autres sports captent une grande partie de l'attention et des budgets des sponsors, l'UBB est la seule franchise sportive majeure de l'agglomération bordelaise.
Cette situation quasi-monopolistique dans un marché aussi vaste permet à l'UBB d'attirer et de fidéliser des sponsors locaux et nationaux qui n'auraient pas le même intérêt pour d'autres clubs. En outre, le club bénéficie d'une infrastructure de premier plan, le stade Chaban-Delmas et ses 32 500 places, ce qui lui permet de maximiser ses revenus de billetterie et de garantir une ambiance exceptionnelle pour chaque match. Cette capacité d'accueil est un atout financier considérable que peu de clubs du Top 14 peuvent égaler. Ces facteurs, combinés aux performances sportives, font de l'UBB un cas unique.

Le top 14 face au défi de l'autonomie financière
La réussite de l'UBB met en lumière le défi majeur auquel sont confrontés la plupart des clubs du Top 14 : la dépendance financière. Comme le souligne Laurent Marti, "grosso modo cinq à sept clubs [du Top 14] reposent principalement sur la générosité d'un président qui a très bien réussi dans les affaires ou qui s'appuie sur un grand groupe". Pour les autres, la situation est plus précaire. L'UBB a réussi à inverser la tendance en créant un modèle qui s'autosuffit, montrant ainsi la voie vers une plus grande pérennité.
L'exemple de l'UBB montre qu'il est possible de créer un écosystème économique solide, mais cela nécessite une conjonction de facteurs favorables. Les autres clubs devront donc trouver des stratégies adaptées à leur propre contexte, en misant sur l'innovation, la formation des jeunes talents ou un modèle de partenariat différent pour réduire leur dépendance aux mécènes et renforcer leur propre modèle économique.
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