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Philippe Diallo va proposer une réforme en profondeur du secteur professionnel du football

Le football professionnel français traverse une crise sans précédent, marquée par un déficit cumulé des clubs estimé entre 1,2 et 1,3 milliard d’euros selon la DNCG, une chute des droits TV et une image dégradée. Face à cette urgence, Philippe Diallo, président de la Fédération Française de Football doit annoncer ce lundi une réforme en profondeur de la gouvernance et du modèle économique du secteur, issue des États généraux lancés en mars. Cette initiative, soutenue par la ministre des Sports Marie Barsacq, ambitionne de redonner confiance aux acteurs de l’économie du sport.

Une crise structurelle à traiter en urgence

La baisse des droits TV, passée de 1,15 milliard d’euros annuels (Mediapro, 2020) à environ 500 millions d’euros pour cette saison (DAZN/beIN Sports) et encore moins après le départ de DAZN cet été, conjuguée au piratage et à l’incertitude sur la diffusion de la Ligue 1, fragilise les clubs. "Il y a une urgence sur un certain nombre de thématiques", souligne la DNCG. Marie Barsacq appelle de son côté à sortir de la "dépendance" aux droits TV et aux transferts, un modèle économique jugé instable.

Pour répondre à ces défis, Philippe Diallo a mobilisé trois groupes de travail, pilotés par des figures du football : Marc Keller (Strasbourg) sur la gouvernance, Baptiste Malherbe (Auxerre) sur la régulation financière, et Ivan Gazidis (Saint-Étienne) avec Damien Comolli (Toulouse) sur le développement économique. Ces travaux ont abouti à des préconisations visant à moderniser l’architecture du football professionnel.

Une "société des clubs" pour révolutionner la gouvernance

Le cœur de la réforme proposée par Diallo repose sur la création d’une "société des clubs", inspirée du modèle anglais où la Fédération gère les compétitions et les aspects disciplinaires, tandis que la Premier League se concentre sur la commercialisation. Distincte de LFP Média, cette entité gérerait le fonctionnement et la valorisation des championnats professionnels. "Il faut redonner confiance à l’ensemble de l’environnement du foot français, les fans, les entreprises, les diffuseurs", insiste Philippe Diallo, qui vise un "projet moderne et efficace".

Cette réforme, si validée par le comité exécutif de la FFF et les clubs, nécessiterait une refonte législative. La proposition de loi des sénateurs Michel Savin et Laurent Lafon, examinée le 10 juin 2025, pourrait servir de tremplin. Ce texte, critiqué par les ligues professionnelles, permettrait aux fédérations de retirer la subdélégation de service public aux ligues en cas de manquement à l’intérêt général, tout en renforçant le contrôle des budgets et la gouvernance des sociétés commerciales.

Mesures immédiates pour éviter la catastrophe

Conscient des délais législatifs, Philippe Diallo envisage des mesures rapides pour soutenir les clubs menacés de dépôt de bilan, notamment à l’approche des audits de la DNCG en juin 2025. Parmi les pistes, un renforcement des mécanismes de régulation financière et des aides d’urgence pourraient être proposés pour stabiliser les budgets. La DNCG a déjà rétrogradé plusieurs clubs en 2024 pour mauvaise gestion, comme Bordeaux, illustrant l’urgence d’une gouvernance plus rigoureuse.

Perspectives

Cette réforme serait un signal fort. Elle pourrait redynamiser un secteur en perte de vitesse, en attirant de nouveaux investisseurs et en rassurant les diffuseurs. Cependant, son succès dépendra de l’adhésion des clubs et de la capacité à diversifier les revenus, par exemple via le sponsoring ou l’exploitation des stades.

La réforme de Philippe Diallo est une opportunité de refonder le football français sur des bases plus solides. Mais face à une crise structurelle et à des résistances potentielles, sa mise en œuvre sera un défi pour les acteurs du sport professionnel. Comme le souligne Philippe Diallo, il s’agit de bâtir un modèle qui "corresponde aux besoins de notre football" pour renouer avec la confiance et la compétitivité.

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