La LFP : les enjeux d’un vote sous haute tension

Un vote électronique organisé ce mercredi pour l'attribution de trois sièges vacants au sein du conseil d'administration de la LFP est perçu comme un baromètre crucial pour l'avenir de la gouvernance de la Ligue. Il intervient après la sortie médiatique de Frank McCourt et Joseph Oughourlian, qui ont dénoncé publiquement une LFP "défaillante" et "un échec".

Une gouvernance en question

Les propriétaires de l'OM et de Lens ont dressé un bilan accablant de la gestion de la Ligue. Joseph Oughourlian rappelle que les clubs, à qui l'on avait promis "près d’un milliard d’euros pour l’ensemble des droits TV", n'ont obtenu qu'"environ 700 millions", avant d’avoir presque rien. Il dénonce le "fiasco" de l'accord avec DAZN et des "frais de fonctionnement de la Ligue et de sa présidence [qui] ont explosé".

Frank McCourt renchérit en soulignant l'écart abyssal de revenus avec les autres ligues européennes, la Ligue 1 n'ayant progressé que de "6% depuis 2020", malgré l'apport de "plus d’1,5 milliards d’euros du fonds CVC".

La critique va au-delà des chiffres pour viser directement la gestion. Joseph Oughourlian qualifie d'"absurde" le fait que des dirigeants "payés des millions" restent en place malgré des "résultats sont catastrophiques". Cette attaque vise notamment Vincent Labrune, dont la rémunération avait été triplée en 2022 pour atteindre "1,2 million d’euros brut" avant d'être revue à la baisse.

Les enjeux de pouvoir : l'ombre du PSG

Le vote de ce mercredi est aussi une occasion pour les opposants de contester l'influence du Paris Saint-Germain et de son président Nasser al-Khelaïfi. Le camp McCourt-Oughourlian reproche pêle-mêle à Vincent Labrune d'être trop proche du patron du PSG et de BeIN Media Group, et de laisser ce dernier "faire la pluie et le beau temps au sein de l'instance".

La nomination de Victoriano Melero, directeur général du PSG, comme président de Foot Unis, le syndicat des clubs, est perçue comme un symbole de cette influence démesurée.

Le vote de ce mercredi, un baromètre décisif

Le résultat du vote, qui opposera notamment Jean-Michel Roussier, un "opposant déterminé à Labrune", à Fabrice Bocquet, Loïc Féry et Waldemar Kita, donnera une première indication sur le rapport de force au sein du conseil d'administration.

Si l'élection d'un opposant n'est pas suffisante pour destituer Vincent Labrune, elle serait un signal fort. Pour le faire partir, l'opposition doit réunir "33 % des voix de l'AG" et obtenir la majorité absolue lors d'une assemblée générale extraordinaire, une démarche qui est pour l'instant considérée comme "illusoire".

La démission du gouvernement a par ailleurs rebattu les cartes et mis en suspens la réforme de la gouvernance souhaitée par la FFF et la LFP. Mais il est acquis que l'équipe actuelle à la tête de la LFP souhaite réellement une réforme, qu'elle a d'ailleurs soutenue. Par le biais législatif ou pas, elle devrait donc s'enclencher et provoquer mécaniquement le départ de Vincent Labrune et d’Arnaud Rouger, son directeur général.

Frank McCourt et Joseph Oughourlian devront donc décider s'ils préfèrent "tenter le coup de force pour les sortir sans ménagement du jeu" ou "attendre quelques mois" que la réforme s'enclenche d'elle-même.

Ce vote est un moment crucial pour le football français, qui tente de transformer une crise financière en une opportunité de réformer sa gouvernance pour assurer sa survie à long terme.

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