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AS Monaco Basket : la vitrine sportive craque sous les dettes

Finaliste de l’Euroligue 2024 et leader incontesté de la Betclic Élite, l’AS Monaco Basket incarne aujourd'hui un paradoxe saisissant qui inquiète profondément l'écosystème du basket français. Si la vitrine sportive est étincelante, portée par un budget record de 38,7 millions d’euros et une masse salariale inédite de 20 millions d’euros, les coulisses révèlent une structure au bord de la rupture financière et administrative. Le club de la Principauté, désormais l’entité la plus sanctionnée par la Ligue Nationale de Basket, navigue à vue dans une tempête que ses dirigeants ne semblent plus maîtriser.

Une asphyxie financière structurelle et commerciale

La galaxie Fedcom, propriété du président Alexeï Fedorychev, se trouve prise dans une nasse financière inextricable, aggravée par les difficultés croissantes de ce dernier à faire circuler ses capitaux dans le contexte de la guerre en Ukraine. Les créances s'accumulent dangereusement à tous les étages de l'organisation.

Sur le plan commercial, les émanations de la maison mère, Fedcom Media et Skweek, ont été lourdement condamnées par le tribunal économique de Paris, devant verser 5 millions d’euros à l’ASVEL et 3,2 millions au groupe L’Équipe pour non-respect de contrats.

Cette fragilité se répercute directement sur le fonctionnement quotidien du club. L'ardoise courante est alarmante : outre une dette de 300 000 euros envers l'Euroligue assortie d'une interdiction de recrutement, le club doit plus de 500 000 euros à divers agents de joueurs.

Plus inquiétant pour son avenir domestique, Monaco traîne un reliquat de 340 000 euros sur la "luxury tax" de la saison précédente et devra s'acquitter d'une somme colossale estimée à 2,2 millions d'euros pour l'exercice en cours, en raison du dépassement du plafond salarial.

La fin de la bienveillance institutionnelle

Cette instabilité est exacerbée par une gouvernance jugée défaillante par les instances. Le président de la LNB, Philippe Ausseur, pointe du doigt une concentration excessive et inefficace des pouvoirs autour du directeur exécutif Oleksiy Yefimov, estimant qu'une entreprise de cette taille ne peut reposer sur un seul homme. Lassée par les "manœuvres dilatoires" de la direction monégasque pour gagner du temps, la Ligue a officiellement changé de doctrine.

Le temps de la "bienveillance" et de la "patience" est terminé. La menace est désormais existentielle pour la saison du club : si l'intégralité de la luxury tax n'est pas soldée avant la fin de la saison régulière, la LNB appliquera strictement l'article 343.4 de son règlement financier. La sanction serait immédiate et sans appel : une exclusion pure et simple des play-offs, transformant une saison sportivement historique en un désastre industriel.

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