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"Dans le cyclisme, on doit pouvoir monétiser beaucoup plus de choses"

Emmanuel Hubert, manager général de l'équipe cycliste Arkéa-B&B Hotels, offre un éclairage précieux sur les défis et les opportunités de monétisation dans un secteur où "il n'y a plus besoin des hommes pour exister" uniquement, mais où le soutien financier est primordial pour "être plus fort et concurrencer les sponsors étatiques".

La valeur de la performance et la monétisation des résultats

Pour Emmanuel Hubert, la performance sportive est un levier direct de monétisation. "On ne peut monétiser le digital que si on gagne. On fait signer un jeune, il part de zéro sur le digital, sur ses réseaux sociaux, et puis il passe à 30.000, 40.000, 100.000 abonnés". Cette capacité à générer de l'engagement numérique autour des athlètes est un atout précieux pour les partenaires.

Emmanuel Hubert évoque l’idée de royalties tout au long de la carrière d’un cycliste : “On pourrait imaginer qu’à partir du moment où tu l’as détecté, tu aurais des royalties tout au long de sa carrière.”

Les leviers de monétisation au-delà du digital

Le développement de l’événementiel est aussi un levier potentiel de génération de revenus pour les équipes cyclistes : “On peut, par exemple, proposer de pédaler avec Kevin Vauquelin, de passer une journée avec. Tout ça, ça se paye.”

Le manager général d’Arkéa-B&B Hotels imagine, pour sauver son équipe, la création d’une “équipe de Bretagne”, soutenue par un consortium ou un pool d’entrepreneurs bretons, à l’image de K-Challenge en SailGP, assimilée à une équipe de France et soutenue par plusieurs grands groupes français (l’Oréal, Accor, et même Kylian Mbappe)

Un environnement financier complexe

Emmanuel Hubert évoque également le coût des ressources humaines : "c'est un vrai problème. Un salaire en France coûte en moyenne 30% plus cher qu'un travailleur indépendant à l'étranger", ce qui ajoute une pression supplémentaire sur les masses salariales.

L'incertitude économique globale, avec des "décisions, comme les droits de douane aux États-Unis, sont très anxiogènes pour bon nombre de PDG de sociétés qui veulent s’exporter". Cette conjoncture rend la prospection de nouveaux partenaires d'autant plus difficile.

Une course contre la montre

Emmanuel Hubert reconnaît que la recherche de partenaires est une lutte constante : "Je ne crois que ce que je vois, mais je suis confiant. Je suis persuadé que l’aventure doit continuer et qu’elle va continuer car c’est une magnifique équipe. Ça ne peut pas s’arrêter".

L'expérience acquise sur "environ 210 millions d'euros" levés en 19 ans à la tête de l'équipe lui donne une perspective unique sur ces défis. La pérennité des structures sportives comme l'équipe Arkéa-B&B Hotels repose sur une capacité à innover dans la monétisation, à s'adapter aux réalités économiques et à convaincre constamment de nouveaux partenaires de l'intérêt d'investir dans le sport.

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