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Le torchon brûle entre LFP Media et beIN Sports

Un conflit ouvert sur la diffusion de l'affiche du samedi et d'importants retards de paiement sur les droits internationaux mettent en péril les prévisions budgétaires des clubs et le lancement de la nouvelle chaîne Ligue 1+.

Tensions sur les droits domestiques et les contraintes contractuelles

La filiale commerciale de la Ligue de Football Professionnel, LFP Media, est en désaccord avec beIN Sports concernant l'affiche de Ligue 1 du samedi à 17 heures, un match pour lequel le diffuseur franco-qatarien paie 78,5 M€ annuels.

beIN Sports, qui dispose d'un choix 1 ou 2 en alternance, conteste les restrictions de programmation qui l'empêchent de diffuser plus de huit fois la même équipe par saison ou de programmer le même club deux fois d'affilée.

Selon Nicolas de Tavernost, directeur général de LFP Media, beIN Sports "argue que la diffusion prochaine des matches par LFP Media elle-même devrait conduire à l'abolition de l'ensemble des critères restrictifs sur le choix des matches par beIN Sports.”

LFP Media refuse toute modification contractuelle "sans aucune contrepartie", estimant que cela serait "contraire aux intérêts de LFP Media, et donc des clubs.”

Le litige sur le sponsoring

Au-delà de ce conflit domestique, un autre litige majeur concerne le non-paiement des 20 M€ de sponsoring annuel, censés accompagner le contrat de diffusion. beIN Sports "considère qu'il n'est pas engagé" sur ce volet, malgré son approbation par le Conseil d'Administration de la LFP en juillet 2024.

LFP Media a rappelé à beIN Sports "la nécessité d'honorer ce contrat de sponsoring pour les clubs qui l'ont intégré dans leur plan prévisionnel d'exploitation.”

L’une des voies de la résolution du conflit pourrait être l’assouplissement des règles de diffusion pour beIN Sports, contre la co-diffusion de tout ou partie des matchs dont la chaîne qatarie détient l’exclusivité.

Les retards de paiement internationaux

La situation est aggravée par des retards de paiement sur les droits internationaux. LFP Media constate des "retards de paiement à hauteur de 18,052 M€ dus au 15 juillet 2025", malgré plusieurs relances. Une crainte supplémentaire pèse sur le versement de la prochaine échéance des droits domestiques (78,5 M€ annuels) due le 5 août, ce qui pourrait gravement impacter le lancement de Ligue 1 +.

Implications économiques pour les clubs et l'avenir de Ligue 1 +

Ces conflits ont des répercussions directes et critiques sur l'économie des clubs de Ligue 1. Les 20 M€ de sponsoring non réglés représentent une somme non négligeable pour les budgets prévisionnels, et les retards sur les droits internationaux créent des tensions de trésorerie. La non-réception de ces fonds pourrait contraindre les clubs à revoir leurs plans financiers, potentiellement affectant les investissements, les salaires ou les transferts.

Le lancement de Ligue 1 +, la nouvelle chaîne de la LFP, est particulièrement vulnérable à cette situation. Avec des "frais de production de 66 M€" et "sans abonnés", la plateforme dépend fortement des droits versés par beIN Sports pour son démarrage. Un nouveau retard de paiement, comme celui survenu en début de saison dernière, serait un "nouveau coup dur" et pourrait compromettre la viabilité de ce modèle d'auto-diffusion.

Cette tension entre LFP Media et beIN Sports met en lumière la fragilité persistante du modèle économique du football français, toujours en quête de stabilité après les déboires passés avec Mediapro et DAZN. La capacité de la LFP à sécuriser ses revenus et à gérer ses partenariats est cruciale pour la pérennité de ses clubs et le succès de sa nouvelle stratégie de distribution.

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