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Pour marquer sa réprobation, beIN Sports ne règle pas l'intégralité de la facture pour son affiche de Ligue 1

On craignait le pire, mais la tension monte tout de même d'un cran entre beIN Sports et la LFP. En signe de "réprobation", le diffuseur franco-qatarien n'a réglé, le 5 août, que 14 millions d'euros sur les 18 millions prévus pour la première échéance de paiement de son match de Ligue 1. Ce versement partiel relance la crise des droits TV et met en lumière des désaccords profonds sur les conditions contractuelles.

Un litige sur les contraintes de diffusion et un sponsoring inexistant

Le litige porte sur les "contraintes" qui pèsent sur la programmation du match du samedi à 17h, acquis pour un montant de 78,5 millions d'euros annuels. beIN ne peut diffuser plus de huit fois la même équipe dans la saison, ni la programmer deux fois de suite, ce qui réserve de fait les affiches les plus populaires à la future plateforme de la LFP, Ligue 1 +.

Yousef al-Obaidly, le responsable de beIN, a adressé un courrier à Nicolas de Tavernost, directeur général de LFP Media, pour contester sa position. Il estime que les restrictions sont "incompatibles avec le principe même d'attribution des matches de choix 1 et 2". Il dénonce également la proposition de la LFP de modifier ces contraintes à une seule condition : le paiement de 20 millions d'euros au titre d'un "prétendu contrat de sponsoring pour la saison 2025-2026", qui n'aurait "jamais été convenu, jamais signé, et n'a jamais vu le jour".

Une situation de "pression coercitive"

Yousef al-Obaidly accuse la LFP de "tenter de tirer parti d'un manquement contractuel" en imposant à beIN un "arrangement tripartite inapplicable, ce qui constitue une forme de pression pouvant aisément être considérée comme coercitive et abusive". Il interprète l'offre de la LFP comme la preuve que celle-ci "attribue désormais elle-même une valeur de 20 millions d'euros à l'une des restrictions actuelles sur le choix des matches", justifiant ainsi le versement partiel de l'échéance.

Conséquences pour les finances de la ligue 1

Ce bras de fer survient au pire moment pour le football français, qui tente de lancer sa propre chaîne, Ligue 1+. La LFP, qui doit faire face aux "frais de production" de sa nouvelle plateforme, compte sur les revenus de beIN Sports pour son démarrage. La mise en demeure de beIN Sports, envisagée par la LFP, pourrait mener à une escalade du conflit et à des conséquences financières incertaines pour les clubs. Cette situation souligne encore la vulnérabilité du modèle économique de la Ligue 1, qui, malgré ses efforts pour prendre en main sa propre distribution, reste exposé aux tensions avec ses partenaires historiques.

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