
À quoi ressemblera le futur logo de l’OM ?
L'Olympique de Marseille s'apprête à opérer un changement majeur dans son identité visuelle en dévoilant un nouvel écusson. Une décision qui, dans une ville où l'emblème est "équivalent aux armoiries de Marseille" selon un membre du groupe de supporters MTP, "déchaîne les passions".
Le club, sous l'impulsion du président Pablo Longoria, cherche à "créer un nouveau départ, une nouvelle ère" et à "s’adapter à une ère moderne de communication".
L'objectif est de concevoir un emblème "plus épuré, plus moderne, directement identifiable et plus facilement reconnaissable sur les supports numériques". Le club a même prévu de déposer un brevet pour une nouvelle couleur exclusive, le "bleu OM".
L'ancien président de l'OM, Christophe Bouchet (dirigeant du club de 2002 à 2004), insiste : "L’écusson, c’est l’essence même du club. C’est son ADN, son expression la plus pure." Ce changement symbolise la projection des dirigeants vers l'avenir, une réflexion que Pablo Longoria mène parallèlement à celle sur le siège du club.
La difficile acceptation des évolutions identitaires
L'histoire récente de l'OM témoigne de la difficulté à faire accepter les changements d'identité visuelle. Le logo actuel, créé sous la présidence de Christophe Bouchet, a été conçu comme une "rupture" avec l'image brouillée et "à l’arrêt" du club de l'époque.
Christophe Bouchet avait alors retiré le "droit au but" du cœur de l'écusson, le plaçant en socle, et y avait ajouté l'étoile pour symboliser la quête de succès, mais il fut accueilli de manière "très mitigée voire mauvais" par les fidèles.
Vingt ans plus tard, ce blason "est décrié car il symbolise une époque de disette", et n'a "jamais été accepté ni mis en avant" par les groupes de supporters. Le fait qu'aucun tifo n'ait jamais été réalisé à son effigie en est une preuve flagrante.
Les supporters restent attachés à des symboles forts : les tifos du 110e clasico, remporté 1-0 le 22 septembre, ou de celui du 5 avril 2015, ont mis en évidence les logos des périodes fastes, notamment celui de 1993, associé à l'ère Tapie. Pour les supporters, les éléments non négociables restent le "M dans le O, la devise et l’étoile".
Une démarche plus inclusive pour sécuriser le projet
Conscient des enjeux et du caractère "casse-gueule" de l'opération, la direction de l'OM a choisi une approche plus inclusive cette fois-ci. Contrairement à la procédure passée, "les leaders des groupes ultras ont été sollicités et ont pu donner leur avis, qui est globalement positif".
Malgré cette consultation, le club reconnaît en interne que le futur blason, prévu pour les "quinze ou vingt prochaines années", sera "clivant" au départ. L'acceptation du nouveau logo, et par extension de la nouvelle ère de l'OM, sera conditionnée par les succès sportifs qui y seront associés. La devise "droit au but" ne disparaîtra pas, mais sera adaptée selon les supports, à l'image de Liverpool avec son hymne "You’ll Never Walk Alone".
La vague de rebranding en ligue 1 : une critique de la standardisation
La récente série de changements de logos au sein des clubs de Ligue 1 (Nantes, Reims, Metz) et même de Ligue 2 (Saint-Étienne) soulève une critique récurrente chez les professionnels de l'identité de marque et les supporters : celle de la standardisation excessive. Ces refontes visuelles, visant souvent l'épure et la simplicité pour une meilleure lisibilité numérique, tendent à gommer les marqueurs historiques et symboliques au profit d'un design que certains qualifient de "corporate" ou "européen".
La quête d'une identité "plus facilement reconnaissable sur les supports numériques" peut entraîner une perte d'âme, transformant des armoiries chargées d'histoire en de simples logos-produits. Cette modernisation, bien que justifiée par le président de l'OM Pablo Longoria pour "s’adapter à une ère moderne de communication", crée un risque d'uniformisation qui rend les clubs moins distinctifs et donc, paradoxalement, moins mémorables dans un marché sportif mondialisé.
Pour le club phocéen, désireux de lancer une nouvelle ère, faire accepter son futur logo s’apparente déjà à un vaste chantier de branding et d'ingénierie sociale.
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