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À La Rochelle, dix ans que Deflandre affiche complet

C'est une performance commerciale unique dans l'histoire du sport professionnel français : ce dimanche 4 janvier 2026, face à Toulon, le Stade Rochelais célébrera dix années ininterrompues de guichets fermés.

Cette rencontre, qui marque le 112e match consécutif sans la moindre place invendue, consacre un modèle de billetterie devenu une référence absolue depuis le 2 janvier 2016, témoignant d'un "ancrage territorial" exceptionnel.

Une économie de la rareté savamment orchestrée

Le modèle rochelais repose sur une tension permanente entre l'offre et la demande. Dans une ville de 80 000 habitants, "1 799 680 spectateurs ont franchi les portes" de Marcel-Deflandre en une décennie.

La stratégie du club a été de sanctuariser sa base fidèle tout en augmentant progressivement la capacité, portée à 18 000 places suite à la livraison de deux quarts de virage à l'intersaison 2025.

La structure de la billetterie laisse peu de place à l'improvisation : avec 11 216 abonnés grand public et 1 336 entreprises partenaires (occupant 4 059 sièges VIP), le volume de places sèches disponibles à la vente en ligne n'est que de 3 000 par rencontre.

Comme le résume Oscar Jegou, troisième ligne du club : "Jusqu’au jour où il n’y avait plus personne au guichet (...) J’ai l’impression que ça n’existe même plus nulle part."

Un taux de réabonnement qui défie la logique sportive

La donnée la plus significative pour les décideurs du secteur reste l'inélasticité de la demande par rapport aux résultats sportifs récents. Malgré une "année 2025 difficile", marquée par une série de neuf matchs sans victoire, le club affiche un taux de réabonnement stratosphérique de "99,5 %".

Toutefois, la "ferveur" vantée par le pilier Reda Wardi n'est pas un acquis définitif. Les performances moyennes de la saison en cours feront office de véritable "crash test" pour valider la résilience de ce modèle sur le long terme.

Si le récent spectacle offensif contre Bayonne (49-17) rassure, la direction sait que la "solidité du club" dépendra de sa capacité à justifier cet investissement émotionnel et financier si la stagnation sportive devait perdurer.

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