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Deux locomotives d’un wagon bien vide

Chloé Valentini

Avec la liquidation judiciaire de Nantes, la Ligue Butagaz Energie, qui a débuté hier, devrait déboucher sur un duel entre Metz Handball et Brest Bretagne Handball. Ces deux clubs, aux ambitions et aux modèles économiques radicalement différents, se livrent une bataille sans merci pour le titre de champion de France.

Un duel de titans

Derrière leurs rivalités sportives se cachent des personnalités fortes et des stratégies bien distinctes. Thierry Weizman, président de Metz, incarne le dirigeant passionné, showman et proche de ses joueuses. Son homologue de Brest, Gérard Le Saint, est un entrepreneur pragmatique, plus porté sur les résultats que sur le spectacle. Ces deux hommes, aux caractères bien trempés, donnent un cachet particulier à ce duel.

Des modèles économiques contrastés

Si Metz parvient à dominer son adversaire avec un budget deux fois moins élevé (4,5 millions contre 8,6), c’est grâce à un recrutement ciblé, une gestion rigoureuse et un réseau de partenaires locaux solidement ancré. Brest, de son côté, mise sur des stars internationales et un marketing offensif, soutenu par les moyens financiers d’un groupe industriel puissant. Cette opposition de modèles soulève des questions fondamentales sur la viabilité économique du handball féminin de haut niveau. “Je ne veux pas une tête qui dépasse, ça créé des problèmes et ça me mettrait mal à l’aise”, estime Thierry Weizman quand il parle du salaire de ses joueuses. À l’inverse, du côté de Brest où, “il y a de la disparité mais ça ne me pose pas de problème.”

Les enjeux de la saison

Pour les deux clubs, l’enjeu est clair : consolider leur domination nationale et se projeter vers l’Europe. Cependant, les contraintes économiques et les règles de la Ligue limitent leurs ambitions.

Au-delà du sportif : des enjeux économiques et stratégiques

Le duel entre Metz et Brest est bien plus qu’une simple rivalité sportive. Il reflète les enjeux économiques et stratégiques d’un sport en pleine mutation. Les deux clubs, tout en défendant des modèles différents, s’accordent sur un point : la nécessité de renforcer la stabilité économique de la Ligue Butagaz Énergie pour assurer un avenir durable au handball féminin français. Gérard Le Saint livre un regard critique sur le travail de la LFH : “C’est petite vitesse. Quarante réunions pour déboucher sur que dalle. Niveau naming, on avait validé Butagaz pour la Ligue, d’un coup il est aussi sur le maillot de l’équipe de France. Les moyens financiers accordés ont diminué. On paie des agences qui n’arrivent pas à trouver une dizaine de partenaires nationaux. On voulait la main là-dessus, on nous l’a enlevée…”

Quelles perspectives pour l’avenir ?

La saison qui s’ouvre s’annonce riche en rebondissements. Les deux clubs devront faire face à de nombreux défis, tant sur le plan sportif qu’économique. La question est de savoir si ce modèle dualiste, où deux clubs dominent largement le championnat, est durable. La réintroduction des play-offs pourrait rajouter des enjeux, de la tension et de l’intérêt pour la compétition.

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